Le Monde avec AFP
L’année écoulée rejoint 2016 en haut du classement des périodes les plus chaudes jamais enregistrées, d’après l’organisme de surveillance du climat. Une synthèse plus complète est attendue la semaine prochaine.
2020 a rejoint 2016 au rang des années les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde selon le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S). L’année 2020 a terminé à 1,25 °C au-dessus de la période préindustrielle, tout comme 2016.
Les données définitives concernant les températures de 2020 seront arrêtées jeudi 14 janvier par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui compile cinq jeux de données,celui de Copernicus, mais aussi ceux de la NASA, de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), des services météorologiques britanniques et du service japonais de météorologie. L’OMM avait déjà annoncé à la fin de décembre que 2020 se classerait dans les trois années les plus chaudes.
2,2 °C au-dessus de la période préindustrielle en Europe
Alors que 2016 avait été marquée par un fort épisode du phénomène océanique naturel El Niño, qui entraîne une hausse globale des températures, 2020 a enregistré les effets d’un phénomène climatique aux tendances inverses baptisé La Niña.
« Il est assez clair qu’en l’absence des impacts d’El Niño et de La Niña sur la température d’une année à l’autre, 2020 serait l’année la plus chaude jamais enregistrée », a ainsi assuré Zeke Hausfather, climatologue au Breakthrough Institute, notant que le monde a gagné 0,2 °C par décennie depuis les années 1970.Article réservé à nos abonnés Lire aussi 2021, une année cruciale pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
En Europe, marquée par une vague de chaleur exceptionnelle, l’année 2020 a été largement la plus chaude, 0,4 °C au-dessus de 2019, et 1,6 °C au-dessus de la période de référence 1981-2010, soit plus de 2,2 °C au-dessus de la période préindustrielle.
Ce réchauffement dépasse déjà ainsi les objectifs de l’accord de Paris. Mais ces objectifs sont pour la planète entière et il est connu que les terres se réchauffent plus vite que les océans et que certaines régions subissent un réchauffement bien plus rapide, comme l’Arctique, où les températures en 2020 ont dépassé de 6 °C la moyenne de référence.
Loin de la trajectoire de l’accord de Paris
Dans cette même région arctique, particulièrement en Sibérie, l’année a également été marquée par une saison de feux de forêts « exceptionnellement dynamique », libérant 244 mégatonnes de dioxyde de carbone (CO2), soit « plus d’un tiers de plus que le record de 2019 ».