Deux ans après l’adoption de ce texte pionnier, le bilan est mince. Gouvernement et grande distribution veulent désormais cibler les importations de soja.
Dans l’assiette du consommateur moyen, entre un nugget de poulet et un morceau de fromage, se cache l’impact d’une agriculture dévoreuse d’espaces naturels, avec son cortège de forêts incendiées, de populations autochtones spoliées, de terres et de rivières polluées. L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime à 178 millions d’hectares la perte nette de forêt dans le monde depuis 1990, bien que le taux annuel de déforestation ralentisse partout, sauf en Afrique. Il est passé globalement de 12 millions en 2010-2015 à 10 millions d’hectares durant la période 2015-2020.
L’appétit mondial s’est encore aiguisé depuis cinq ans pour les matières premières massivement exportées : soja et huile de palme en tête – mais aussi pâte à papier, bois, caoutchouc, cacao, cuir et viande de bœuf… A elle seule, l’Europe est responsable de plus d’un tiers (36 %) de la déforestation liée au commerce international de produits agricoles, en très grande partie à cause du soja. La France en particulier en a importé plus de 3 millions de tonnes en 2017, dont plus de 2 millions en provenance du Brésil. La majorité de ses élevages ne sauraient s’en passer pour nourrir volailles surtout, mais aussi vaches, porcs, et même poissons d’aquaculture.
Mercredi 18 novembre, Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité au ministère de la transition écologique, a organisé une visioconférence avec des représentants d’autres ministères, de la Commission et du Parlement européens, d’ONG, des acteurs économiques, etc., à l’occasion des deux ans de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), afin de mettre ces sujets sur la table.
Lire la suite ici : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/19/la-france-veut-relancer-sa-strategie-de-lutte-contre-la-deforestation-importee_6060351_3244.html