Faut-il faire confiance aux produits biologiques ? Fraudes, manque de contrôle, marges abusives… Dans son livre-enquête qui paraît ce mercredi en librairie, Christophe Brusset, ancien cadre de l’agro-industrie, révèle les dérives d’un secteur en pleine croissance.
Minoritaire il y a encore quelques années, le bio fait aujourd’hui partie intégrante de nos assiettes. Sept Français sur dix en consomment au moins une fois par mois, dont 14 % tous les jours, selon le baromètre établi par l’Agence bio pour l’année 2019.
Considérés comme plus sains et plus respectueux de l’environnement, ces produits représentent un marché national de 9 milliards d’euros. Leur entrée dans la consommation courante s’est-elle opérée au détriment de la qualité ? Ancien cadre de l’industrie agroalimentaire, Christophe Brusset pointe dans sa nouvelle enquête Les Imposteurs du bio les dérives du food business, qui sacrifie la planète, les agriculteurs et la santé des consommateurs sur l’autel du profit.
Le cahier des charges actuel pour le bio est un contrat a minima, fait pour soutenir le marché, mais pas pour informer le consommateur ou tirer la qualité vers le haut. Les producteurs bio ne sont par exemple contrôlés qu’une seule fois par an. La nouvelle législation européenne [qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021 ndlr] prévoit même d’abaisser la fréquence des contrôles à une fois tous les deux ans chez les « bons élèves ».
La réglementation bio européenne s’applique à l’ensemble des membres de l’UE. Dans les faits, on observe de grosses disparités entre les pays. Le bio italien est complètement gangrené par la mafia, alors que le comportement des acteurs de la filière est plus vertueux en Allemagne, en Autriche et en Europe du nord.
La Turquie et les Émirats Arabes Unis sont connus pour être de véritables plaques tournantes de trafic de faux produits bio. Les fraudes sont particulièrement importantes dans les productions avec de gros volume et peu contrôlées, comme l’alimentation animale.
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